Militer

** ** Il y a assez sur Terre pour répondre aux besoins de l'Homme, mais pas assez pour satisfaire son avidité ** ** Gandhi
 
j'ai hier 18 janvier, quitté définitivement un boulot qui m'épuisait , pour prendre ma retraite en subissant une grosse décote ....

02 sept 2020 "Bouddhiste et "d’extrême gauche", le suis je encore?  

 

2 novembre 2013

Retraite Vipassana du 1er au 14 octobre 2013 (5) les méditations assises (suite)

Comment j'ai observé mon corps et mon esprit  
( Je devrais dire plutôt  LE  corps et L'esprit, car ce corps, cet esprit, ce n'est pas moi ... même si c'est encore difficile pour moi de le comprendre ... voir à propos de l'intention... )
 Donc le corps tout d'abord en commençant par la respiration:
" -Conscient que c'est une inspiration, j'inspire, conscient que c'est une expiration, j'expire
- Observant mon inspiration au début, au milieu et à la fin, j'inspire, observant mon expiration au début, au milieu et à la fin, j'expire
-Conscient de tout mon corps, j'inspire, observant tout mon corps , j'expire
- Conscient du contact de mes genoux(ou de mes pieds) avec la Terre, j'inspire... observant le contact de mes genoux(ou de mes pieds) avec la Terre, j'expire
-Conscient du contact de mes fesses avec le coussin (ou la chaise) j'inspire , observant le contact de mes fesses avec le coussin (ou la chaise), j'expire
-Conscient de la position de mon dos (bien droit mais pas raide), j'inspire, observant la position de mon dos (bien droit mais pas raide), j'expire
- Conscient de la position de mes épaules (bien ouvertes) j'inspire, observant la position de mes épaules (bien ouvertes), j'expire
- Conscient de la position de ma tête (et de mes yeux) j'inspire,observant la position de ma tête (et de mes yeux) j'expire
-Conscient de la position de mes mains, j'inspire, observant la position de mes mains j'expire..."
Ce sont les petites phrases que je me réciterais souvent en début de méditation, à la manière des 16 exercices de la respiration consciente du Village des Pruniers, pour essayer d'établir un début de calme mental, nécessaire pour ensuite pouvoir m'observer plus profondément ... (Shamatha avant Vipassana)
 puis
 "-Conscient que mon corps s'apaise, j'inspire, observant mon corps s'apaiser, j'expire"
 et
 "-conscient que ma posture devient stable, j'inspire, observant la stabilité de ma posture, j'expire
-me sentant heureux dans ma posture j'inspire, observant ce bonheur ici et maintenant  j'expire"


Antonio nous le rappellera chaque jour en début d'assise que soigner sa posture, c'est très important,   d'abord parce-que la position du corps a une grande signification spirituelle :

Je n’avais pas pu noté ses instructions car il ne le voulait pas, on était en méditation... mais voici celles semblables de Lama Guendune Rinpoché sur ce site )
http://www.pagodethienminh.fr/?page_id=1008
"Dans cette position, ( jambes croisées) le "souffle
descendant-évacuant" se rassemble en l'Artère Centrale empêchant
l'apparition des émotions liées à la jalousie de troubler la méditation.

De même, la position des mains dans le geste de la méditation - 4 doigts
sous le nombril - permet aux énergies subtiles liées à l'élément eau, de se
rassembler en la Veine Centrale, pacifiant ainsi la colère.

Le dos dressé comme une flèche et les épaules comme les ailes d'un vautour
rassemblent en l'Artère Centrale les énergies subtiles liées à l'élément
terre
, prévenant la torpeur.

Le cou en crochet (
menton rentré vers le larynx sur un plan parfaitement horizontal, sans laisser la tête pencher vers l’avant ou l’arrière) provoque le rassemblement des énergies de l'élément feu,
calmant ainsi le désir.

Le regard dirigé vers le bas, sans cligner, à 4 doigts de la pointe du nez,
et la langue reposant contre le palais, recentrent l'énergie subtile de
l'élément vent, apaisent l'orgueil et aiguisent l'attention."


Pour moi, j'ai observé qu'une bonne position du corps aidait beaucoup pour une "bonne" méditation ...

"Il faut être aussi pleinement conscient,  lorsqu'on s'assoit sur son coussin et que l'on met ou enlève ses écouteurs" dira aussi Antonio... 

 Et je prendrais beaucoup de temps à ajuster mon zafu (que j'avais amené) avant de m' y installer, car je me suis aperçu que sinon il s'affaissait et que cela perturbait ma posture et ma méditation. Je prendrais également beaucoup de temps à m'ajuster moi même pour  me sentir confortablement installé, comme en zazen  et peut être encore plus  avec au besoin la couverture sur moi pour avoir ni trop chaud, ni trop froid.
Une ou deux fois, en arrivant "trop juste" car passé aux toilettes avant... je n'aurais pas eu le temps de le faire, et aurais eu une méditation "pas bonne" (bien qu'il n'y ait ni bonne ni mauvaise méditation...) 
 être confortablement installé étant aussi la base des conseils de Thay ...

on pouvait donc bouger pour rectifier sa posture en cas de douleur qui ne passait pas, en essayant de ne pas déranger les voisins...

 L'assise débutait soit par quelques instructions de la part d'Antonio, comme celles  ci dessus, soit par 3 sons de cloche... A chaque son, je prenais une grande inspiration, puis une grande expiration en me récitant intérieurement le gatha de Thay 
"écoute écoute ce son merveilleux, il me ramène à ma vraie demeure"
Puis les petites phrases de ma méditation guidée... 
 
Elle se terminait par également 3 sons de cloche, et nous étions à ce moment là, invités à ne pas nous lever tout de suite, à attendre qu'Antonio soit sorti de la salle pour le faire et à  observer , comment nous nous sentions ...  
Le son de la cloche pouvant être ressentie comme une "libération" qui devrait entrainer une cessation des douleurs... je n'ai pas vraiment eu de douleurs pendant toute la retraite, seulement des gênes passagères , et mes premières impressions au son de la cloche étaient "cette assise m'a semblé courte/longue" et " elle était bonne /pas bonne" puis "ne pas juger" ...


"Laisser la respiration respirer... " sera pour moi LA phrase importante de cette retraite,  en plus des instructions ci dessus sur la posture, et des versets du matin sur l'esprit ...

Laisser la respiration respirer et ne pas vouloir la contrôler ou la calmer (comme pour Shamatha) 

...j'aurais beaucoup de mal avec cela, pendant toute la retraite à observer mes inspirations et mes expirations, sans les contrôler,
surtout quand Antonio nous a demandé d’observer "le début, le milieu et la fin" je me suis aperçu que j'avais tendance à vouloir arrêter mon inspir ou mon expir vers sa fin pour l'observer et cela me créait un petit blocage...comme si l'air ne passait plus naturellement, (voir la précédente retraite où j'avais déjà décrit ce phénomène) et il y avait un mouvement brusque alors ... et j'avais en outre l'impression que compter mes respirations c'était aussi les contrôler ... donc assez vite, j'ai arrêté de les compter. Sauf en tout début de méditation afin de forcer mon esprit à se concentrer.

C'est pendant les périodes des balancements, quand la respiration devenait douce et imperceptible, que j'ai constaté qu'il m'était encore plus difficile de la suivre, où alors je devais la forcer, pour qu'elle soit plus forte ... En "laissant la respiration respirer" , souvent je la perdais, et quand je me forçais de la retrouver, elle devenait irrégulière et saccadée. 
D'autres fois, comme par exemple le 09/10 assise de 6h, j'avais l'impression que ma respiration s’allongeait démesurément , qu'il n'y avait pas de fin de l'inspir comme de l'expir... plusieurs fois j'ai du en reprendre le contrôle par une inspir (ou une expir) accentuée... 
Ce contrôle (ou non contrôle) de la respiration sera donc devenu (de même que les balancements)*... l'objet principal de pas mal de mes méditations .
Ce qui a induit d'autres pensées très liées à la pratique que je faisais , du genre: (notées juste après les méditations)
Assises (4) et (5) du 10 oct : "je suis en train de réaliser que depuis que je médite régulièrement, est ce que quand je dis "suivre" ma respiration, je la contrôle pour la calmer (Shamatha) ou que je l'accompagne (Vipassana)? "
Compter mes respirations est ce les contrôler?  Peut être que je ne sais pas suivre ma respiration sans la contrôler" A voir ...  
Compter m'aide au début à me concentrer, mais ensuite perturbe le déroulement naturel de mes respirations, il vaut peut être mieux se dire "inspire/expire" ?
Mais j'ai noté également à ce moment (sur mon cahier mais au moment ou je reprends mes notes je ne m'en souviens plus de ce qui s'est passé):" C'est en retournant, dans cette 5eme assise, à ma respiration, après avoir noté une pensée que j'ai pu expérimenter ce que veut dire LAISSER LA RESPIRATION RESPIRER
 Pour l'assise n°6 j'ai noté à son issue : "commencé par 2 séries de 12 en comptant et en contrôlant, pour calmer, puis après n'ai plus compté.
Tout de suite la respiration est redevenue rapide, mais très douce, puis imperceptible et difficile à suivre (donc encore+ de concentration nécessaire). Si pensée, le fait de la noter (en me disant pensée) rendait la respiration + forte... session qui m'a semblé très courte, balancements à la fin. "

Et le lendemain 11 oct  (assise n°1) "ma respiration est elle contrôlée ou libre? , toujours pas su répondre, mais après tout qu'importe! Il me faut lâcher prise avec ça!
Et immédiatement après cette pensée mon assise est devenue très calme"...

De même il (l'esprit) est devenu très calme , quand lassé de me me battre contre lui, lors d'une méditation "sans", j'ai subitement pensé à l'enseignement d'Antonio de la veille, le comparant à un chat , cela m'a fait rire intérieurement et...hop, la concentration et le calme mental sont arrivées !



Donc ne pas forcer l'esprit, ne même pas y penser, sinon on rentre de nouveau dans le contrôle, et l'esprit n'aime pas ça... Juste observer, être conscient de... et lâcher prise de toute attente même de réussir à suivre ou non sa respiration... 

Mais il m'est ensuite revenu que l'observateur et la chose observée n'étaient pas indépendants mais bien interdépendants que la manière d'observer de l'observateur influençait la chose observée... étais je en train d’expérimenter ce qui est une des dernières découvertes de la science quantique?

Peut être aussi que dans mes petites phrases, il ne faut pas dire "(...) j'inspire/j'expire", mais j'observe la respiration inspirer/expirer...?

"Le SATIPATTHANA SUTTA" :
   Antonio nous rappellera au cours de nombre de ses soirées d'enseignement que la méditation Vipassana est directement issue de ce sutra de base du Bouddha, le discours sur les quatre établissements de l'attention, qu' il nous détaillera tout au long de ses enseignements...

Le Satipatthana Sutta est un discours du Bouddha décrivant l'établissement de l'attention :
  • l'attention au corps ;
  • l'attention aux sensations ;
  • l'attention à l'esprit (citta - un esprit impliquant non seulement la partie rationnelle mais aussi la partie émotionnelle de nous-mêmes) ;
  • l'attention aux formations mentales (dhammas - le mot dhamma ne voulant pas ici dire enseignement du Bouddha, mais phénomène de base de notre expérience), celles-ci étant ici de cinq sortes : obstacles, agrégats, expérience des sens, facteurs d'éveil et nobles vérités. (source wikipedia)
Une bonne explication de  la pratique de Satipatthana Sutta sur cet admirable site Bouddhisme Théravada et méditation vipassaná  cité maintes fois lors de mes articles sur la retraite précédente  : L'enseignement de Banthe T. Dhammika fort semblable à celui du Vénérable Antonio Satta


"Le terme Pali Sati signifie "arrêter" et "maintenir la conscience de l'objet". Vipassana signifie "aller en profondeur dans l'objet pour l'observer". Pendant que nous sommes pleinement conscients d'un objet et de son observation avec profondeur, la frontière entre le sujet et l'objet deviennent un. Ceci est l'essence de la méditation. Nous ne pouvons comprendre un objet qu'en le pénétrant et en devenant un avec lui. L'observer en restant à l'extérieur ne suffit pas.

C'est pourquoi le Sutra nous rappelle à la conscience du corps dans le corps, des sensations dans les sensations, de l'esprit dans l'esprit et des objets de l'esprit dans les objets de l'esprit."


Comment observer, vivre complétement ou devenir un avec sa respiration sans la contrôler ? Encore le genre de question que je me suis posée.
Mais là encore je réalise (parce que Antonio me l'a fait toucher du doigt, que j'intellectualise trop...  Ah Ce mental ou cet esprit qui veut avoir réponse à tout ... il faut vraiment que j'arrive à lui faire lâcher prise...

Mais sans le lui imposer ...  
Sati signifie "arrêter" et "maintenir la conscience de l'objet"...
Arrêter de penser et jouir de l'instant présent comme à ce moment là pendant l'assise n°4 (celle de 14h30)du 8 octobre?
Tout est calme, soudain un "léon" discordant... 
était ce lui qui est venu nous "distraire"?
Une belle distraction à observer !
D'autant qu'il y a eu des rires légers dans la salle
et que 
Antonio s'est levé à un moment et est sorti...était ce pour aller lui dire de se taire? 
Cette méditation en tout cas m'a semblé courte ... 
la suite ici 

1ere partie ici

1 commentaire:

  1. complétant , en l'expliquant fort bien ce qu'est la méditation Vipassana Jelogisa a écrit:
    en me répondant sur Sangha forum http://sangha.leforum.eu/t4625-m-diter-sur-la-vacuit-et-le-non-soi.htm

    Une technique que j'utilise (qui rejoint la très jolie méditation que tu nous proposes et les questions que tu te poses) c'est de me dire que tout ce que j'observe n'est pas moi:

    Il y a un observateur qui est en train de focaliser son attention sur quelque chose (que ce quelque chose soit la respiration, les sensations corporelles ou autre phénomène...) ; et ce "quelque chose" n'est pas moi.

    Je m'identifie plutôt à l'observateur qui observe ce "quelque chose" plutôt qu'à ce "quelque chose" qui est observé.

    Petit à petit, en observant tout ce qui se passe (respiration, posture, sensations corporelles, sentiments, pensées), l'observateur se réduit de plus en plus. Rien de ce que j'examine n'est moi. L'observateur devient très "virtuel" sans caractéristiques ni attributs, il n'est que "l'oeil mental" qui observe les phénomènes "de l'extérieur".

    Finalement, je deviens l'observateur qui s'observe lui même en train d'observer. Et ce que j'observe n'est pas moi. Donc, finalment, ce "moi-observateur" n'est plus rien du tout, il n'y a plus que l'observation.

    À la fin, il n'y a plus que la conscience de la conscience, l'attention à l'attention, la perception de la perception. Il n'y a plus d'observateur, il n'y a plus que l'observation.

    Je ne sais pas si ce que je dis est compréhensible. Je ne sais pas non plus si c'est complètement conforme aux méthodes classiques et éprouvées.

    J'espère juste que tu peux voir à peu près ce que je veux dire. Le but étant d'aller au delà des mots et des concepts, il est par définition difficile d'expliquer cette expérience avec des mots...

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