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j'ai hier 18 janvier, quitté définitivement un boulot qui m'épuisait , pour prendre ma retraite en subissant une grosse décote ....

02 sept 2020 "Bouddhiste et "d’extrême gauche", le suis je encore?  

 

26 mars 2009

Le dhamma selon le Vénérable Buddhadasa : "le socialisme dhammique" (2)


SUITE de cet admirable enseignement

Démocratie socialiste


Dans ce sens toutes les religions sont socialistes.

Le mot socialisme cependant inspire la haine. On dit que les socialistes sont communistes et ils sont arrêtés. Comme c’est stupide !

Nous sommes devenus captifs d’une erreur produite par notre propre langue.

Pour accomplir notre tâche de travail social, c’est-à-dire, de service pour la société, nous devons embrasser le socialisme de notre travail, autrement nous appuyons l’individualisme, ou le service dans l’intérêt d’individus particuliers, et dans ce cas nous ne servons plus la société dans son ensemble.


Si vous prônez la démocratie, ce doit être une forme socialiste de démocratie, non une démocratie individualiste qui favorise l’égoïsme.

De nombreuses formes constitutionnelles de gouvernement, comme les démocraties libérales, permettent aux individus d’accumuler de nombreux biens matériels.

Une démocratie socialiste, elle, doit faire passer au premier plan les besoins de la société dans son ensemble.

Dans les sociétés socialistes donc, les individus ne peuvent s’approprier une quantité excessive de richesses.

Une démocratie socialiste est donc en accord avec le principe de la Nature (dhamma-jâti) qui ne nous fait prendre que ce dont nous avons besoin, respectant ainsi le droit de tous les êtres.


D’après les textes bouddhiques, les problèmes apparurent quand quelqu’un eut l’idée d’emmagasiner les céréales et autres vivres, causant des pénuries pour les autres.

Une fois qu’on se mit à entasser les vivres, les problèmes d’inégalité de distribution et d’accès naquirent, et ne firent que de se multiplier avec le temps.

Les chefs voulurent être chargés du stockage des vivres pour le groupe et les luttes entre les groupes furent inévitables.

Même quand les hommes primitifs habitaient les forêts, certains ou certains groupes se mirent à prendre plus que ce qui leur était nécessaire.
Pour maintenir le contrôle sur la société et pour limiter kilesa les lois et les systèmes moraux furent créés.


La Nature voudrait que chacun d’entre nous ne consomme que ce dont il a effectivement besoin.

Pendant des années les hommes n’ont pas réussi à tenir compte de la voie de la Nature, entrant en compétition pour prendre le plus possible, causant les problèmes avec lesquels nous vivons aujourd’hui.

Si nous n’avions pris que le nécessaire, aucun de ces problèmes n’existerait, car les hommes ne prendraient pas avantage les uns sur les autres et ne s’opprimeraient pas.

La question est de savoir quelle est alors la quantité suffisante. Il n’y a pas de règle fixe, cela varie avec le temps, l’espace et avec la situation.

De nos jours il semble que rien n’est jamais suffisant.

Un proverbe bouddhique dit : « Deux montagnes d’or tout entières ne suffiront pas à combler les désirs d’une seule personne. » Ce proverbe est une façon d’illustrer comment nos désirs se multiplient sans cesse, accroissant nos besoins aux dépens de la société.


Même le communisme considère que l’inégalité dans la distribution des richesses est le problème majeur à résoudre. Son approche, cependant, est en contradiction avec la voie de la Nature.

Ce qu’il faut c’est une approche qui insiste sur le fait qu’il ne faut pas prendre plus que le nécessaire et qui soit en même temps compatible avec les lois de la Nature, car alors, les hommes partageront les surplus par compassion et bonté d’âme (mettâ-karunâ). Les hommes ne mettront de côté que ce dont ils auront besoin, tout ce qu’il y aura en trop sera laissé pour la société.

Sila : la morale et l’éthique

La religion (sâsanâ) et la morale (sîladhamma) font-elles encore partie de vos vies ?

Les conditions du monde moderne ont radicalement changé notre façon de vivre.
Nous devrions être amis de la Nature, au lieu de cela, nous la méprisons.
Nous devrions vivre selon les droits donnés par la Nature au lieu de cela nous accumulons les ressources dans un nombre incalculable de banques, d’entrepôts et de greniers.
Nous prenons les choses complètement à l’envers et la situation a l’air d’empirer.


La philosophie, la logique et la psychologie ont remplacé la vraie religion.

La morale d’auto-discipline des sens a été remplacée par une morale de kilesa.

Comment pensons-nous pouvoir résoudre les problèmes sociaux dans de telles conditions. Produire plus de nourriture et plus de marchandises n’est pas la solution, cela ne servirait qu’à aggraver les choses, parce que les hommes deviendraient encore plus égoïstes qu’ils ne le sont actuellement.


La solution du problème social se trouve dans une vie socialement morale : agir dans l’intérêt suprême de la communauté tout entière en vivant selon les lois de la Nature, en évitant de consommer des biens au-delà de nos besoins, en partageant avec les autres tout ce qui ne nous est pas essentiel de posséder même si nous nous considérons comme pauvres, et en donnant généreusement si nous sommes aisés.

Voilà comment nous pouvons résoudre nos problèmes sociaux.

Si nous nous battons tous pour prendre tout ce que nous pouvons, d’où tous ces biens matériels vont-ils venir ?
Comment la Nature viendra-t-elle à bout de tous nos désirs ?
Comment peut-il ne pas y avoir de problèmes sociaux quand les hommes vivent et se conduisent égoïstement ?


Ce que nous appelons Dhamma


Quand nous considérons la gravité des problèmes sociaux et réalisons que la religion et la morale qui auraient fait de nous des hommes capables de vaincre ces problèmes n’existent pratiquement plus que de nom.

La philosophie n’est pas un substitut de la religion.
Quand nous pratiquons notre religion avec attention et en nous engageant, notre conduite et nos actes reflètent une façon de vivre et de penser vraiment dénuée d’égoïsme et libre de possessivité.

On peut appeler cette façon de vivre socialisme puisqu’elle nous rend capables de résoudre les problèmes qui se posent quand les hommes vivent ensemble en société.

Ne craignez donc pas le terme de « socialisme », ne le haïssez pas. Si cela vous aide à vous sentir mieux, vous n’avez qu’à ajouter un mot en plus et l’appeler Socialisme Dhammique.


Le Socialisme Dhammique est le socialisme du Dhamma ou le socialisme de Dieu. C’est cette sorte de socialisme qui peut aider l’humanité à survivre au monde moderne.

Ce que nous appelons Dhamma a une valeur et un sens qui vont bien au-delà de ce que les mots peuvent exprimer.

Il est faux de penser que le Dhamma n’existe que dans l’hindouisme et le bouddhisme.

En pâli et en sanskrit, Dhamma signifie toute l’existence, tout comme Dieu signifie toute la création, tout ce qui fut, est, et sera.

C’est simplement que nous ne nous rendons pas facilement compte de ce que cela signifie au sens le plus profond ; nous ne voyons que ce qui est immédiatement compréhensible.

Dhamma signifie tout phénomène manifeste et les principes de Vérité qui leur sont inhérents.

Le Dhamma c’est aussi le devoir de l’humanité de vivre selon ces lois.

***

De nos jours, quand quelqu’un se dispose à accomplir quelque chose il le fait pour son bénéfice personnel. Très peu de gens ont profité de l’impressionnant équipement qui fut assemblé pour envoyer des hommes sur la lune.

Nous avons en tête le bien de l’humanité, nos buts sont pourtant encore égocentriques. Nos inventions, nos nouveaux outils étonnants ne profitent qu’à quelques-uns, non à l’humanité tout entière.

Au lieu d’apporter la paix le le monde ils ne font qu’accélérer la marche vers une crise.

Nous devons bien nous assurer que tous ces gadgets — radio, télévision, ordinateurs, etc. ne soient pas utilises par des individus qui ne travaillent que dans leur propre intérêt et à des fins égoïstes.

Si nous utilisions les inventions d’une façon vraiment socialiste, nous réaliserions la paix et le bonheur mondiaux dans un temps très bref. Il nous suffit simplement d’appliquer notre intelligence à des fins socialistes pour voir des résultats immédiats.

Vénérable Ajahn Buddhadasa

Source = Karuna

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