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j'ai hier 18 janvier, quitté définitivement un boulot qui m'épuisait , pour prendre ma retraite en subissant une grosse décote ....

02 sept 2020 "Bouddhiste et "d’extrême gauche", le suis je encore?  

 

5 mars 2009

BOUDDHISME ET REVOLUTION SOCIALE


Par Tinh-Y sur Karuna la compassion en action (site disparu)

"Les enseignements du Bouddha sont révolutionnaires par essence

C’est sans doute pour cela qu’ils sont si difficiles à accepter et que nous les aménageons sans cesse..."

Puisse un jour Tinh-Y revenir pour nous faire profiter de tels textes

RÉVOLUTION : le mot qui fait peur.

Quand on dit révolution tout le monde ou presque voit tout de suite l’affreux « bolchevik » le couteau entre les dents. Le mot révolution évoque immédiatement la violence et le sang, la tyrannie et la dictature impitoyable...

C’est que, pour faire oublier sa propre tyrannie, sa violence impitoyable, le système capitaliste la renvoie sur autrui et ça marche : on appelle cela perversion... Les tyrans sanguinaires ne sont pas toujours du bord que l’on croit.

La révolution islamique était une vraie révolution qui libérait le peuple de la tyrannie du shah d’Iran, ce despote installé sur le trône par l’empire américain et dont les prisons étaient emplies de dissidents... Aujourd’hui nous ne pouvont peut-être plus en dire autant... encore faudrait-il aller vérifier si le peuple est plus heureux aujourd’hui ou sous la monarchie...

La vision que nous avons de la révolution est celle des contre-révolutionnaires. Ceux ci, en règle générale, font partie des classes jadis dominantes et exploiteuses... Nous pouvons donc estimer que cette vision n’est que relative, même quand il s’agit du Tibet...

L’idée que nous nous faisons de la liberté de la presse occidentale obscurcit notre vison et notre pensée... La presse occidentale est souvent obscurantiste et prise dans un système de valeurs dont elle ne maitrise ni les tenants ni les aboutissants...

Bref nous mettons sous le mot révolution tout un fatras de ce qu’il n’est pas...

Le changement est permanent


le mot révolution signifie avant tout changement...

IL y a de multiples révolutions, la révolution copernicienne qui a cessé de mettre le système solaire au centre du monde, la révolution scientifique, la révolution industrielle.... etc... Toute révolution a fait peur et certains ont été victimes de cette peur en payant de leur propre vie...

Ce dont il est question ici, évidemment, c’est de la révolution sociale : on peut dire changement social si cela fait moins peur, mais il s’agit de la même chose. Le changement social nécessite une révolution profonde du système qui produit l’injustice et la misère, il n’y a pas vraiment de choix...

Les enseignements du Bouddha sont révolutionnaires par essence


C’est sans doute pour cela qu’ils sont si difficiles à accepter et que nous les aménageons sans cesse...

Le Bouddha révolutionne la manière de voir et de percevoir l’individu... il montre et démontre que ce que nous appelons le soi est en fait constitué d’un ensemble d’agrégats... L’homme est un être social dit Marx, c’est à dire fait de pensées qui ne sont pas les siennes mais le fruit de la classe dominante et de ses propres conditions de vie... Freud démontre que l’homme est constitué d’impressions refoulées et dénaturées par notre imagination...

Ces trois visions ne sont pas si éloignées l’une de l’autre : l’imagination est le fruit de la vision sociale et de l’ignorance... Nous ne pouvons certes pas mettre ces idées sur le même plan mais seulement remarquer qu’il y a une similitude de démarche ... une recherche de la vérité et des choses telles qu’elles sont... Cette vérité que tout homme cherche à fuir y compris en se réfugiant dans un bouddhisme vidé de sa substance et de ce qui en fait le cœur...

Le Bouddha rejette l’idée de classe sociale, le principe des castes, et cela à son époque était une idée franchement révolutionnaire... Le bouddha place l’homme au cœur de son destin, il n’y a pas de fatalité... Le kamma n’est pas une fatalité mais la conséquence de nos actes, dans le bouddhisme originel l’homme est maitre de son destin pour peu qu’il le veuille, pas de prière, pas de magie, pas de mantras ou de divinité pour nous sauver...

Dans le bouddhisme du Bouddha il n’y a pas de sauveur suprême. La chose est si intolérable qu’il a fallut par la suite faire marche arrière... et faire du bouddhisme ce qu’est toute religion instituée socialement, un outil pour dominer... Cela n’empêche pas cette religion de continuer à véhiculer un certain nombre de valeurs.

La place du bouddhiste aujourd’hui est au cœur de la révolution sociale...
Logiquement le bouddhiste qui a pratiqué sait cultiver en lui la juste vision des choses, il sait que tout est impermanent, qu’il ne faut s’attacher à rien... le bouddhiste au cœur de la révolution témoigne de la sérénité, il sait que ce changement social ne fait que poser les bases de conditions meilleures pour permettre à l’homme d’aller au delà des apparences, il sait que ce n’est pas une fin en soi...

Formé à la pensée dialectique par les enseignements du Bouddha lui même, le bouddhiste connait la voie du milieu en toute chose... Cette voie n’est pas une voie de compromis qui ménagerait la chèvre et le chou. (malheureusement, aujourd’hui et sans doute hier, c’est trop souvent compris de cette manière et le bouddhisme devient un conglomérat gélatineux sans consistance aucune et sans espoir de libération...) Le bouddhiste qui connait la voie du milieu signifie qu’il sait analyser et tenir compte des contradictions présentes et à venir, il ne méprise pas les personnes...La voie du milieu lui fait utiliser toutes choses en terme d’enseignement et de pratique.

Non-violence


Le bouddhiste pieux va me rétorquer : « et la non violence ? »

C’est la bouteille à l’encre, la non-violence comme prétexte à ne rien faire, la non violence pour continuer de subir la violence d’un système qui massacre sans état d’âme. La non violence pour ménager quelques assassins de millions d’êtres humains ; ce serait drôle si ce n’était pas si tragique et ridicule, contraire aux enseignements du Bouddha lui-même.

Nous affublons notre Trouille du noble terme de non violence et ainsi nous pouvons continuer à vivre dans l’aveuglement et l’ignorance...

Ne pas voir, ne pas entendre, ne pas savoir et par conséquent ne pas agir nous tient lieu de pratique...

Je ne suis pas bien sûre qu’en définitif tout cela puisse mener à la libération et à l’éveil... ceux qui attachent une si grande importance au vœu du bodhisattva ferait bien de s’interroger... Dans tous les bouddhismes il existe des bodhisattvas certains peuvent se vanter d’en avoir fait le vœu d’autres, comme dans le Théravada, tiendront cette décision secrète et personnelle considérant même qu’il faut être bien proche de l’éveil pour être capable de prononcer un tel vœu sans l’arrière pensée de durer...

Mais quoiqu’il en soit, celui qui s’engage sur les pas du Bouddha ne peut en aucun cas se dispenser de préserver la vie humaine du plus grand nombre possible d’êtres, fut-ce au prix de la vie de quelques uns , et même et surtout, au prix de retarder son propre éveil...

Sans souci du bien de tous les êtres il est vain de courir après l’éveil...

Tinh Ý

Sainte Luce sur Loire, le 10 juillet 2008

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